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11 octobre 2010 1 11 /10 /octobre /2010 00:30


J'ai toujours beaucoup de mal à expliquer la distinction entre journaliste et attaché de presse. Alors prenons un exemple :

 

Prenons Jésus.

C'est un fait, le gugusse a existé, et est cité dans nombre d'écrits non-religieux de l'époque. Tout le reste n'est qu'affaire de croyance.

 

Jésus avait 12 attachés de presse. Ces derniers ont tous écrit un dossier de presse pour leur client. Au final, on a gardé les quatre plus vendeurs, qu'on a regroupé dans un livre (sorte de gros fichier PDF qui a la particularité de prendre la poussière) baptisé "Nouveau Testament" (oui, il faut toujours donner un titre ronflant à un communiqué de presse).

      http://interparole-catholique-yvelines.cef.fr/bibliographie/LaCeneVinci.jpg
Conférence de presse à Jerusalem

 

Vu par le journaliste de l'an 33 (époque où la presse devait vraisemblablement déjà être en crise), voici ce qu'aurait donné l'entrée de Jésus dans Jérusalem.

"La capitale a été hier investie par une foule fêtant l'arrivée d'un certain Jésus, natif de Nazareth ayant fait parler de lui ces derniers mois en se présentant comme le fils de Dieu, et en accomplissant une série de "miracles". Des mystifications, selon ses détracteurs, qui lui prêtent même une relation avec une prostituée. Mais le jeune homme a en tout cas su générer un engouement certain. De quoi inquiéter les autorités qui voient en lui un hurluberlu provoquant des troubles de la circulation en ville,"

 

Maintenant, lisons le communiqué de presse relatant l'événement.

"Après une tournée triomphale dans toute la Judée, c'est à présent à Jérusalem que Jésus Christ, fils de Dieu et Messie des hommes, dispensera la bonne parole. Après avoir soigné les lépreux, multiplié les pains, réveillé les morts, le Christ annonce qu'il se produira prochainement devant le Temple, sur la place des marchands. Un événement à ne pas manquer ! Et le Fils de l'Homme promet par la suite un grand diner spectacle ainsi qu'une after au Mont des Oliviers. Attention, le nombre de place étant limitée, merci de contacter ASAP le service de presse afin de recevoir votre pass VIP. Merci de respecter le dress-code".

 

Et si on poursuit dans cette veine, un fait saute aux yeux : Judas devait être le plus avant-gardiste des attachés de presse. Pourquoi ? Parce que si ce dernier a dénoncé Jésus, c'était pour faire du buzz !!! Le bougre était certain que Jésus gagnerait son procès et doublerait ainsi son audience sur les ménagères. Et Jésus l'a même laissé faire, du genre "Vas-y, tentes le coup. Mais si ça merde, t'aura du mal à retrouver du boulot, mon ptit pote !" Et Judas a hélas au passage découvert le problème avec les buzz : ça a tendance à se retourner contre ses organisateurs.

 

Conclusion : un attaché de presse a pour boulot de présenter son client comme le Messie à des journalistes blasés qui n'y verront qu'un dingo de plus. Mais en 2000 ans, c'est devenu plus vicieux : au lieu d'envoyer des barbus sales et hirsutes, aujourd'hui on envoie surtout de pimpantes jeunes femmes aux sourires ravageurs et à l'esprit vifs. De quoi faire du boulot des journalistes hommes, un chemin de croix.

 

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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 01:00

danstagueule.jpg

C’était il y a quelques jours sur un salon dont nous comptions interviewer le fondateur. Rendez-vous pris pour la fin de matinée, nous laissant le temps de parcourir les allées pour filmer des personnes affairées (mais pas tant que ça, vu qu’elles ne cessaient de regarder la caméra pour faire « coucou Maman, je passe à la télé).
 

A l’heure dite, téléphone : la personne ayant un imprévu, l’attaché de presse repousse l’interview de… quatre heures. « Putain, on a autre chose à foutre que de poiroter ici » réponds-je dans un vocable plus châtié pour ne point froisser la susceptibilité de la Dame. Un nouvel horaire fixé.
 

A la nouvelle heure dite, l’homme arrive enfin de son pas napoléonien (traduire pas « court et impérieux »), recoiffant ses cheveux Petrole Hahn et ajustant sa veste en velour côtelé qui n’est pas sans rappeler l’Inspecteur Derrick.
 
 

L’insterview débute :
- Êtes-vous satisfait de la fréquentation de votre salon ?

- Houla, mais comment voulez vous que je le sache ? Faudrait que je vois les chiffres. »

Voilà donc un patron de salon qui, au terme de quatre jours de son salon, n’a toujours pas eu la curiosité de se pencher sur le nombre d’entrées. En terme de professionnalisme, c’est déjà éloquent, mais attendez la suite.

« - Dans ce cas, parlez-nous des retours que vous avez eu par les exposants.
- Holala, mais vous croyez que j’ai eu le temps d’aller discuter avec les exposants ? »

Résumons donc : savoir si son salon est fréquenté et si ses clients sont satisfaits sont, pour ce brave monsieur, des considérations qui lui en touchent sans bouger l'autre.


 

Et pour parachever le tout, voilà que type sort « votre question n’est pas intéressante, il vaudrait mieux parler de ceci ou de cela » (ceci et cela désignant une série de commentaire vides d'intérêts visant une autopromotion éhontée).

 

Nous avions déjà interviewé cette personne il y a six mois. Elle était apeurée devant la caméra, s’excusant sans cesse de cette inexpérience face à l’objectif. A tel point que nous le rassurions alors sur la capacité du montage à arranger cela. Comme quoi six mois peuvent suffire à devenir à être puant d'arrogance et de bêtise crasse (Mickaël Vendetta, en somme...). 


Cher Ducon, saches qu'il y a jamais de mauvaises questions. Il n'y a que celles auxquelles on ne peut ou ne veut répondre !

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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 12:00

Après le droit de réponse, parlons aujourd’hui de l’erratum : lorsqu’une info incorrecte est publiée, l’organe de presse fait paraître un court correctif remplaçant la mauvaise info par la bonne.

 

Parlons de cette grande enseigne d’habillement que vous connaissez tous pour l’avoir croisée dans les zones commerciales, et que nous appellerons « La Frite » (comme la marque de lessive, oui).

 

Voici donc ce que m’écrit Nadine Lapette-Sec, directrice juridique de La Frite :

« Nous souhaiterions faire publier un erratum, suite à différents articles annonçant le lancement par notre marque d’une ligne dénommée « Choucroute ». Notre enseigne n’a jamais lancé, ni même eu l’intention de lancer, une ligne ainsi dénommée. Toute utilisation du mot « Choucroute » en  anglais n’a été faite que pour évoquer l’esprit urbain des collections.

 

Non seulement Nadine fait référence à un seul article, ainsi qu’à une ligne qui mérite à peine le titre d’information tertiaire, mais surtout les communiqués validés par la marque revendiquaient clairement l’appellation « Choucroute ». Et pour parachever le tout, je garde un mail de La Frite me remerciant suite à la parution de l’article…ce qui remonte à plus de six mois !?!

 

 

Là, lecteur, tu te dis « Diante, mais quel est ce binz ? »

 

Explication : La Frite est en fait sous la menace d’un procès fomenté par la marque qui détient l'appelation « Choucroute ». Celle-ci est très jalouse de l’utilisation de son nom (et son avocat a enfin trouver un truc à faire entre deux redressages de trombone et perçage de papier-bulle).


Consciente que cela sent mauvais, La Frite cherche donc à faire disparaitre toutes les allusions à la ligne Choucroute, quitte à nier jusqu’à son existence. « Notre enseigne n’a jamais lancé, ni même eu l’intention de lancer… ». Oui ! Comme dans X-Files ! C’est le Roswell de l’information ! Il ne s’est rien passé ! C’est limite si l’information ne m’a pas été donnée à 3h du matin dans un parking sombre par un attaché de presse aux traits cachés par un chapeau et un imperméable beige !

 

Pas besoin de mettre un X blanc à sa fenêtre pour comprendre que si La Frite n’a rien dit, rien fait, même qu’elle a un témoin qui peut le prouver, qui sont les méchants de l’histoire ??? Comme toujours : ces-salauds-de-journalistes-qui-font-rien-qu’à-raconter-des-conneries.

 

Autant vous dire que la directrice juridique de La Frite s’est faite envoyer bouler comme jamais elle n’avait pensé l’être.

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2 décembre 2009 3 02 /12 /décembre /2009 12:00
Le fait que journaliste et hommes politiques se tutoient allègrement (mais pas systématiquement) est de notoriété publique (l’excellent site ArretsurImage vous le dira mieux que moi).

Voici une petite expérience vécue quelques années en arrière.


Mon école est contactée par un grand parti politique. Ce dernier cherche de jeunes journaleux pour animer, devant de jeunes militants, un débat, entre les (moins jeunes) candidats à la candidature pour la mairie de Paris.


Me voilà donc sur une péniche à deux pas du Palais Bourbon pour animer la soirée avec deux comparses. J’avoue que je n’ai pas vraiment l’habitude de passer la soirée des « jeunes » gens qui, à ma grande surprise, sont à 80 % vêtus de polos de marques et d’un petit pull en maille noué sur les épaules pour se donner un aspect relax (rebelle, déglinguot, hooligan quoi !).


Les quatre candidats arrivent dans leurs voitures avec chauffeurs. Et tandis qu’un député à l’haleine Marlboro Light me les présente, l’étonnant se produit : alors que je lui tends la main en émettant un « enchanté » de bon aloi soigneusement répété, la candidate féminine se penche vers moi, me pose la main sur l’épaule, me fait une double bise et lâche en un grand sourire « Comment tu vas ? ».



!!!!



Comment réagir quand une parfaite inconnue, face à laquelle votre profession impose un rapport neutre et dépassionné, vous claque la bise comme une tantine de province (vous savez, celle qui vous tire les joues et vous glisse discrètement une pièce dans la main pour que vous vous achetiez des bonbons) ?


Là, pris par surprise, j’ai du baragouiner quelque chose comme « euh oui euh bien euh et toi ? Vous ? Madame ? Zavez vu le temps qui fait ? holala on est pas gâté…».


J’ai très vite éliminé la possibilité qu’elle pense m’avoir déjà croisé par le passé. Mais qui tutoie-t-elle alors ? Le journaliste (neutre, dépassionné, limite chiant avec toutes ses questions ?) ou le jeun’s que je suis (ce qui m’étonnerait vu que même les jeun’s venus assister à la soirée m’ont tous respectueusement vouvoyés, même pour me demander le chemin des waters) ?


Un camarade ayant eu une expérience similaire me dira un jour « Son Tu m’a fait l’effet d’une main au cul ». Image dont la justesse n’a d’égale que sa grande trivialité.



Toujours est-il que j’ai eu de la sympathie pour cette candidate. Surtout lorsqu’un de ses opposants a cru bon de lancer pendant le débat « on est pas dans un concours de beauté !!! ». Réplique dont la misogynie crasse et suintante aurait d’avantages fait mouche à la fin du XIXe siècle.


Il se trouve que la candidate à la candidature est devenue candidate à la mairie de Paris. Élection d’ailleurs paumée dans les grandes largeurs par son parti. Cette candidate, je l’ai d'ailleurs un jour vu pleurer, face caméra, en parlant de cette période.

Ça fait drôle de voir une tantine de province
pleurer.
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25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 11:08

 


Cette phrase ponctue invariablement toutes les fins d’interviews. Il est en effet de plus en plus courant que certains attachés de presse considèrent qu’un article est un dû. Et peu importe si l’interview s’est révélée vide de tout intérêt (en dépit des viennoiseries posées sur la table).
 
 

 

Il faut voir que lorsqu’une entreprise fait appel à un bureau de presse, cela se traduit généralement par « Hé, cocotte, à la fin du mois, je veux tant d’articles sur ma pomme ». Le problème c’est que ces entreprises oublient souvent que, pour parler de sa pomme, ces poires de journalistes ont besoin d’une chose toute bête : une information ! (oui, je sais, c’est ballot)





A l’instar du hard rock et des chasseurs, il y a le bon et le mauvais attaché de presse :

-          un bon attaché de presse, il a une info, ben…il obtient une parution.

-          un mauvais attaché de presse, il a pas d’info, ben…il obtient une parution.
 
 

Les plus cyniques penseront sûrement que c’est en fait l’inverse (petits malins, va !). Mais à long terme, non ! Se tire une balle dans le pied tout attaché de presse capable de dire « Hé bichette/coco/mamour/ma couille, cette société lance un grand plan de développement ? Une interview t’intéresse ? », tout en sachant pertinemment que ce « grand plan » est vieux de trois ans, ou consiste juste à changer la moquette du siège.
 
 

Car une fois que le journaliste prend conscience qu’il vient de se faire enfiler (à sec et sans petit bisous avant), tout se dérègle. La société harcèlera l’attaché de presse pour savoir quand paraitra l’article, l’attaché de presse harcèlera le journaliste pour savoir quand paraitra l’article, et le journaliste va se mettre à exécrer ardemment cette société et ce bureau de presse qui lui a fait perdre son temps et sa patience (et en plus, vindiou de vindiou, le café servit lors de l'ITW était dégueu).

 

Combien d’interviews obtenues uniquement sur de fausses promesses de nouveautés ? Combien d’interviews obtenues uniquement après un travail de sape via harcèlement téléphonique, n’aboutissant que sur des entretiens mous, creux, et sans intérêt ?

 

En fait, un bon attaché de presse est celui qui arrive à répondre aux demandes parfois surréalistes de ses clients tout en évitant aux journalistes de froisser leur déontologie (oula, un gros mot) à force d’écrire des interviews que même la presse people en voudrait pas (et pourtant, d'habitude, elle fait pas sa mijaurée, la gourmande).
 

Mais vu que ce sont les clients qui signent les chèques, ce sont généralement les journalistes qui finissent par l’avoir dans le dos (en bas, au fond, et à droite).

 

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18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 00:01

Je sais, cher lecteur, que tu brûles d'envie de savoir ce qu'est un "Droit de Réponse".
 

Il permet à une personne ou à une société citée dans une parution, d'une manière qu'elle juge erronée, de demander la publication d'un texte expliquant sa propre vérité (en gros).
 

Mais parfois, ce "droit" peut donner lieu à des débordements plus que casse-noix, et, parfois, offrir de petites revanches.


Au hasard (ou presque) : un grand catalogue allemand de vente à distance est placé en redressement judiciaire. Quelques jours plus tard, la rédaction ayant relayé l'information reçoit un courrier en AR de l'avocate non du catalogue allemand, mais de sa déclinaison française.
 

Dans un langage aussi châtié que lexico-masturbatoire, l'avocate argue que le catalogue français craint d'être confondu avec le catalogue allemand ("avec lequel il n'a plus rien à voir"), effrayant du même coup ses propres clients. Elle EXIGE un droit de réponse (tout en oubliant de réclamer 100 balles, un mars et une p..., comme le veut la tradition).
 

Décision est prise à contrecœur de céder à cette demande. Un article parait donc en expliquant que "le-catalogue-français-n'a-plus-rien-à-voir-avec-le-catalogue-allemand-qui-est-en-redressement-judiciaire-(ronfle-ronfle-ronfle)".


MAIS comme le journaliste en charge de l'article est une sale ordure mal rasée qui dit des gros mots et joue à des jeux violents (votre serviteur, donc), est ajoutée en fin de papier une toute toute chtite information qui vaut le détour :
 

"Le catalogue français, lui aussi, a été placé en redressement judiciaire il y a 10 jours".
 

Comme quoi, quand on demande un droit de réponse, faudrait voir à ne pas foutre de la gueule de gens. 

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29 octobre 2009 4 29 /10 /octobre /2009 19:39
Le Conseil Général des Hauts-de-Seine recrute.
Assistant familial, plus qu'un métier. 
Même pour un Sarkozy !
 
Je sais, je sais, je n'ai rien posté depuis longtemps.
Et voilà que je tombe sur cette affiche qui semble avoir été inventée juste pour être détournée.
Une inspiration soudaine. Une souffle divin...pour ne par dire Royal.
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6 août 2009 4 06 /08 /août /2009 13:00

Comme j’ai pu l’écrire par le passé, les communiqués peuvent être source d’exaspération chronique comme de fous rires incontrôlables.

Dans l’univers de la beauté, il faut bien avouer que c’est la seconde catégorie qui domine.

Pour un parfum, par exemple, le journaliste a besoin de cela : « Le parfum X se compose de senteurs de X, présenté dans un flacon de forme X, contenant Xml de jus et vendu X euros ».

Et bien pourtant, régulièrement, on se retrouve avec un communiqué disant cela :

« Le flacon, courbe et or, futuriste, brille comme larme d’or, une larme de joie et de bonheur féminin : proche du corps humain. Ce flacon, c’est bien sûr la femme, c’est même la quintessence de la femme ; c’est une douceur dorée, c’est une goutte d’or, comme celles dans laquelle Zeus s’incarna pour féconder Danaé ».

...que dire à part "Dites non à la drogue !"...

 

 

 

Et pour répondre aux mails : OUI, je suis à présent traçable sur Facebook et Twitter, depuis les liens en haut à droite. :)

De quoi délirer en temps réèl...

 

 

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20 juillet 2009 1 20 /07 /juillet /2009 13:00

Attention : post serieux !


Le 21 juillet 1969, alors qu’Armstrong et Aldrin gambadaient sur la Lune, mon arrière-grand-mère racontait dans une lettre à ses enfants sa « nuit dans la lune ».

 

A quelques mois près, je n’ai pas connu mon arrière-grand-mère. Mais aux vues du « A faire circuler » en haut de sa lettre, en bon petit-petit-fillot, je ne pouvais donc que la reproduire sur ma petite parcelle de Web.

 

«  Cher Tous,

 

Il faut que je vous raconte ma soirée, ou plutôt ma partie de nuit, passée avec les astronautes. Au milieu du film de la soirée, on nous a annoncé que les lunautes devaient sortir du LEM à 2h. J’ai donc abandonné mon film, il était 23h30 et je suis allé me coucher. Papa dormait depuis longtemps car il avait encore creusé et il était fatigué. A deux heures, je descends donc à pas de loups sans lumière et je m’installe devant la télé. Il y avait J.Pierre Chapelle, et Michel Aufrof, avec 3 ingénieurs  dont un américain et un général. Puis nous étions constamment en liaison avec Jacques Jallebert et le centre de Houston.

 

Naturellement, l’heure d’alunissage a été reportée plusieurs fois car la dépressurisation du LEM a demandé du temps, mais tous leurs techniciens nous expliquaient ce que les deux hommes faisaient. Je ne vous dirais pas que j’ai retenu les termes qui étaient des mots un peu barbares. Mais leurs explications étaient à la portée de tous, et très intéressantes. Ils nous ont également décrit la combinaison des astronautes, puis de temps en temps, nous entendions ce que ‘Aldrin et Armstrong se disaient. Malheureusement, à mon avis, ce n’étaient pas des gars très bavards, et ils étaient très brefs dans leurs paroles. Bien sûr, on nous le traduisait.

 

De quart d’heure en quart d’heure, nous avons vu enfin apparaître sur le grand écran de Houston le LEM puis les astronautes descendre puis marcher. C’était très impressionnant, l’image était bonne. La tache solaire paraissait éblouissante, il y avait des ombres énormes. Enfin, après plusieurs manœuvres, l’autre est descendu également. Ils ont planté la plaque, le drapeau, des sondes, etc…Je vous assure que c’était très curieux.

 

Enfin, pensant que je devais peut-être aller quand même me coucher, j’ai donc éteint mon poste, et alors là, je suis vraiment tombée de la Lune quand ouvrant la salle à manger, je me suis aperçue qu’il faisait grand jour…Il était 5h. Cela faisait 3h que j’étais là, seule, et me semblait qu’il y avait à peine quelques minutes que j’y étais. Je ne sais pas si les savants tireront profits de la conquête de la Lune, mais moi, j’ai tiré une conclusion…C’est que lorsque l’on s’endort pendant une émission de télévision, ce n’est pas un signe de vieillissement, c’est vraiment parce que c’est…cloche…Mais je vous assure que cette nuit, toute seule sur mon divan, je n’ai pas une seule fois piqué du nez !

 

Je suis donc remontée, encore une fois à pas de loups. Papa continuait à dormir d’un sommeil « terrien ». Mais à 5h30, il est redescendu car la transmission continuait à 6h30. M. Tilleval est venu rejoindre Papa qui, n’ayant rien vu de mon échappée nocturne, monte à grand bruit pour me dire de venir voir l’alunissage. Il était 7h. Je lui ai marmonné que j’étais remonté à 5h et je me suis replongé dans mon sommeil. N’ayant pas très bien saisi ce que je lui disais, il est très vite retourné avec M. Tilleval. Ils sont restés jusqu’à 9h30. Enfin, moi, je me suis levé et me voilà.

 

Ce soir, il va y avoir le redépart du LEM. Il ne faut pas manquer cela. M. Tilleval a demandé à Papa de revenir. Je vais mettre un mot à Mme Tilleval pour qu’ils viennent tous les trois. Je ferais un petit diner sandwich,…et j’ai envie d’arroser cela au champagne ! …Bien sûr, Papa m’a dit « encore une occasion »…Enfin, il est d’accord. Que pensez-vous de cela ?
 

Peut-être allez-vous me trouver un peu farfelu !...Tant pis. En attendant que vous alliez tous camper sur la Lune, recevez de la terre mes meilleurs baisers. 

 

 21 juillet 1969 – Lundi matin : retour de la Lune »

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15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 20:00

 


Parfois, quand il ne reste plus d’autres solutions, le journaliste peut avoir recours aux interviews par mail. Il envoit ses questions, auxquelles l’interviewé répond de manière précise dans les plus brefs délais.

Cet exercice est déontologiquement discutable, l’interlocuteur ayant une maitrise totale de sa parole qui peut dissimuler avantageusement des zones d’ombres sur lesquels le journaliste ne peut pas le « contre-interroger ».

Mais le plus gros problème avec les Itw-Mail, c’est parfois que certains ne comprennent pas vraiment que des questions précises appellent des réponses précises, ou qu’un journaliste a besoin d’avoir des données intéressantes pour justifier un article.

Je vous livre ici le fruit d’un Itw-Mail menée à contre-coeur par une collègue qui est depuis sous morphine pour ne pas aller dépesser son interlocuteur au couteau à beurre :

 

 

 


« - Combien de paires sont lancées ?  Homme et femme ?  

L'univers femme représente 35 % de notre activité

(Remarquer l’écart entre la précision du « combien » et le flou d’un pourcentage mou et inutile puisque ne reposant sur aucun chiffre absolu…)

 

- Quels sont les objectifs de développement relatifs au segment femme ? (à moyen terme)

Nous n'avons pas d'objectif chiffré mais uniquement un objectif de qualité.

(Ben voyons, on est tombé sur une entreprise dont le but n’est pas le profit mais juste de rendre les gens heureux. Un dispensaire religieux, quoi…)

 

- Même question pour les bijoux. 

Les bijoux sont développés en interne idem mais dans une moindre mesure que les chaussures.          

 (La question de départ étant « quels sont les objectifs », je vous laisse savourer le "n’importenawak" de ce caca réthoriquo-blablataire…)

 

- Combien représentent ces marchés clefs en % par rapport au CA global ?  

Plus de la moitié du CA.

(Entre 50 et 100 %, donc. La vache, c’est aussi précis qu'un discour de C.Albanel sur la loi Hadopi)

 

- Quels sont les chiffres de vente à ce jour ?

 Ils évoluent très vite.

(Question- « Tu as quel âge DDX ?» ; Réponse- « Je vieillis très vite !»)

 

- Quel est la répartition du CA vente boutique / vente online en % ?

Très intéressante.

(Et si, mes bons amis….Il aurait marqué « qu’est-ce que ca peut te foutre, pauvre connasse ! », je pense que l’effet aurait été le même).

 

-  Dans combien (et où et quand ont-elles été ouvertes) de boutiques en propre (et multimarques) est présente la marque dans le monde ? 

Nous avons quatre magasins en propre répartis sur Melun, Dijon et Carnac, et Strasbourg.

(La vache ! Donc tu ne donnes pas d’info, tu es désagrable dans tes réponses, tu « exiges » presque un article…et t’as quatre pauvre boutiques….......

Alors, mon petit pote, je peux te dire qu’en général les VRAIS pro attendent d’avoir au moins un concept store à Dubaï et un corner sur la 5ème Avenue avant de faire des réponses de Diva, ducon !)

 


Quand tu penses que ce sont ces mêmes mecs qui t’appellent ensuite pendant six mois pour s’indigner qu'aucun article ne soit paru à leur sujet... Le couteau à beurre a finalement du bon...d

Et après, quand on voit un journaliste blasé, on se demande "pourquoi"... 

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